Les militaires ukrainiens en Crimée ont été autorisés mardi à utiliser leurs armes. Près de Simféropol, plusieurs centaines de Tatars de Crimée se sont rassemblés pour enterrer un des leurs, tandis que le "retour" de la Crimée à la Russie était célébré sur la place Rouge de Moscou.
"Pour protéger les vies de nos soldats, les unités militaires ukrainiennes en Crimée ont été autorisées à utiliser leurs armes", selon un communiqué du ministère.
Cette décision a été prise après qu'une fusillade à Simféropol a fait deux morts, un militaire ukrainien et un membre des "forces d'autodéfense" pro-russes, a annoncé une porte-parole de la police locale, citée par l'agence de presse Interfax-Ukraine.
Cette fusillade a suivi la signature par le président Vladimir Poutine du traité intégrant la Crimée à la Russie, au surlendemain du référendum par lequel les électeurs de la presqu'île ont voté à près de 97% en faveur du rattachement.
A Sébastopol, en Crimée, environ 2000 personnes ont regardé M. Poutine sur un grand écran dans le centre-ville et ont crié "Hourra" et "Russie! Russie!" A Moscou, plus de 110'000 personnes se sont rassemblées en fin de journée sur la place Rouge, où un concert était organisé pour soutenir la politique du Kremlin.
Le ministère ukrainien des affaires étrangères a réagi en déclarant que l'Ukraine "ne reconnaîtra jamais" le rattachement de la Crimée à la Russie: l'accord signé à Moscou n'a "rien à voir avec la démocratie, le droit et le bon sens".
Quant aux Etats-Unis, ils envisagent d'envoyer des troupes participer à des manoeuvres militaires dans les Etats baltes, a déclaré mardi à Varsovie Joe Biden. Le vice-président américain veut rassurer les alliés de Washington inquiets de l'intervention russe en Crimée.
Et près de Simféropol, plusieurs centaines de Tatars de Crimée se sont rassemblés pour l'enterrement d'un membre de leur communauté. Ce dernier a été selon eux enlevé et torturé après avoir manifesté contre le rattachement de la péninsule à la Russie.
Rechat Ametov, 38 ans et père de trois enfants, a disparu le 3 mars. Sa dépouille a été retrouvée samedi dans une forêt à 20 kilomètres de Simféropol, à la veille du référendum organisé sur l'intégration de la république ukrainienne au territoire de la Russie.