Plus de 2000 soldats russes ont été aérotransportés vendredi à Simferopol, capitale de la Crimée, a affirmé Serguiï Kounitsyne, représentant du président ukrainien dans cette république autonome. Il a dénoncé une "invasion armée russe" tandis que Kiev adressait ses protestations à Moscou.
Le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a demandé vendredi soir au président russe Vladimir Poutine de cesser cette "agression non dissimulée".
"Ils (les Russes) travaillent à des scénarios tout à fait identiques à celui d'Abkhazie: avant de se lancer dans un conflit armé, ils ont annexé le territoire", a déclaré à la télévision Oleksander Toutchinov, faisant allusion aux événements qui ont conduit au conflit armé de 2008 avec la Géorgie.
A l'aéroport de cette ville de Crimée, les vols prévus vendredi soir et samedi matin ont été annulés, en raison des "derniers événements" sur place, où des militaires non identifiés et des civils pro-russes patrouillent autour de l'aéroport, a annoncé une porte-parole à Kiev.
Des témoins ont également signalé vendredi soir des mouvements de véhicules militaires sur la route entre Sébastopol et Simferopol, à bord de transports blindés non identifiés, ainsi que l'atterrissage de plusieurs avions-cargo militaires dans un aéroport militaire près de Simferopol.
Suite à cela, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a adressé une protestation à la Russie, qu'il accuse d'avoir violé l'espace aérien national et enfreint les termes du bail qui fait de Sébastopol le port d'attache de la flotte russe de la mer Noire.
Ce alors que le président russe Vladimir Poutine s'entendait vendredi avec le Premier ministre britannique David Cameron sur le fait que "tous les pays doivent respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine", a indiqué Downing Street. William Hague, chef de la diplomatie britannique, se rendra ce week-end en Ukraine, a-t-il annoncé vendredi.