Un condamné à mort a été libéré mercredi de la prison d'Huntsville, au Texas, dans le sud des Etats-Unis, après avoir passé neuf ans derrière les barreaux, dont quatre dans le couloir de la mort. Il a été innocenté du meurtre du fils, âgé d'un an, de son amie commis en 2005.
Les examens médicaux avaient pourtant prouvé que les blessures mortelles à la tête de l'enfant avaient eu lieu alors que l'accusé travaillait sur un chantier du Tennessee, à plus d'un millier de kilomètres de là, selon un communiqué de l'union américaine de défense des libertés (ACLU).
Cet immigré hispanique, qui ne pouvait alors pas lire l'anglais et dont le QI était de 65, avait signé une confession sans la comprendre. Son avocat n'avait en outre pas utilisé les témoignages attestant que sa petite amie avait des antécédents de mauvais traitements sur ses enfants, selon la même source.
Cet homme "n'aurait jamais dû être emprisonné, abandonné dans le couloir de la mort à attendre d'être exécuté. Il est sans aucun doute innocent", a déclaré son avocat.
"Nous devrions avoir honte des erreurs qui ont conduit Manuel au bord de l'exécution", a-t-il ajouté, citant une étude récente, selon laquelle un condamné à mort sur 25 est innocent aux Etats-Unis.
Cette libération "illustre les nombreux problèmes qui continuent d'infester la peine capitale et les risques actuels d'exécuter un innocent", a noté le directeur du centre d'information sur la peine capitale (DPIC). Il a estimé que ce cas "contient une litanie d'injustices, comme la mauvaise conduite de la police, le mensonge du parquet, l'inefficacité de la défense et les faux témoignages".
Le DPIC a dénombré 146 condamnés à mort innocentés et libérés depuis 1973, dont dix au Texas.
Le Texas a exécuté plus du tiers des condamnés américains. Il détient le record des exécutions aux Etats-Unis avec 517 sur un total de 1389 depuis le rétablissement de la peine capitale aux Etats-Unis en 1976.