Un nationaliste hindou controversé a été investi dimanche pour mener l'opposition aux élections générales en Inde en 2014. Il pourrait donc devenir peut-être le futur premier ministre indien.
Narendra Modi, figure honnie des musulmans et des défenseurs de la laïcité depuis les sanglantes violences communautaires en 2002 dans l'Etat du Gujarat, a été promu responsable de la campagne électorale du parti conservateur hindou Bharatiya Janata Party (BJP).
"Je crois que tout le pays a les yeux tournés vers le Bharatiya Janata Party (...). Nous avons confiance dans le fait que le BJP passera devant en 2014", a déclaré le président du BJP, Rajnath Singh. Mais la désignation de M. Modi ne fait pas l'unanimité au sein du parti réuni pendant deux jours dans l'Etat de Goa pour préparer le scrutin de juin 2014.
Le chef du gouvernement de l'Etat de Goa, Manohar Parrikar, a lui défendu la candidature de Narendra Modi, louant sa "popularité" et ses "qualités" de leader. M. Modi, 62 ans, dirige le gouvernement de l'Etat du Gujarat, parmi les plus dynamiques du pays. Il en est le chef depuis 2001, soit quatre mandats successifs.
Un réformateur
Il se présente comme un réformateur désireux de faciliter les investissements dans son pays. Même s'il n'a jamais dévoilé ses ambitions de devenir premier ministre, son rêve d'accéder au poste occupé aujourd'hui par Manmohan Singh est un secret de polichinelle au sein de son parti.
Les experts politiques s'attendent à un duel entre M. Modi et Rahul Gandhi, 42 ans, membre de la dynastie Nehru-Gandhi. Mais M. Modi a du mal à se défaire du passé: des organisations de défense des droits de l'Homme l'accusent d'avoir implicitement encouragé les violences religieuses de 2002, qui avaient fait 2000 morts, principalement des musulmans pourchassés, brûlés vifs ou abattus.
Les émeutes s'étaient déclenchées après que 59 pèlerins hindous eurent péri brûlés dans l'incendie d'un train. L'intéressé a toujours démenti les accusations et n'a jamais été poursuivi en justice.