Seul un tiers des électeurs de l'Est russophone de l'Ukraine en proie à une insurrection séparatiste sont prêts à participer à l'élection présidentielle du 25 mai prochain, selon un sondage publié jeudi. Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko fait d'ores et déjà figure de grand favori.
"Malheureusement, la situation est telle que seulement 36% des électeurs sont prêts à se rendre aux urnes", a indiqué Valéri Khmelko, directeur de l'institut de sociologie Kmis, commentant le dernier sondage réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 2022 personnes.
Selon cette enquête, 32,2% des personnes interrogées ne prendront pas part au vote et 31,5% "ne savent pas pour qui voter" et vont vraisemblablement boycotter le scrutin, selon M. Khmelko.
A la dernière présidentielle de 2010 remportée par le pro-russe Viktor Ianoukovitch, destitué en février, le taux était de plus de 70% dans les régions de Lougansk et de Donetsk.
Le favori de la course est le roi du chocolat, le milliardaire Petro Porochenko qui a ouvertement soutenu la contestation pro-européenne à Kiev ayant conduit à la chute de M. Ianoukovitch (33,7% des voix), suivi de Ioulia Timochenko, l'ex-égérie de la révolution orange pro-occidentale en 2004 (5,9% des voix). Le pro-russe Serguiï Tiguipko arrive troisième des intentions de votes avec 4,1% des voix.
Les Américains ont menacé jeudi de "saigner" l'économie russe déjà mal en point à coups de nouvelles sanctions si la Russie cherchait à empêcher la tenue du scrutin présidentiel du 25 mai.
A Londres, un responsable américain sous couvert d'anonymat a indiqué que le but des premières séries de sanctions prises par Washington et Bruxelles visait, a-t-il dit, "à faire usage du scalpel plutôt que du marteau".
Mais "nous pouvons faire beaucoup de choses pour créer ce saignement", a-t-il ajouté après une rencontre entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et ses homologues britannique, français, allemand et italien.
Par ailleurs, la Russie n'a reçu aucune demande officielle de rattachement à son territoire de la part de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a déclaré un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.