Une victoire de la démocratie sur la violence (presse)
Les élections générales pakistanaises constituent avant tout un triomphe de la démocratie sur les menaces des insurgés talibans, malgré des irrégularités dans certains bureaux de vote, estimait dimanche la presse locale. Le scrutin a été remporté par le parti de l'ancien premier ministre Nawaz Sharif."Le tigre rugit à nouveau", soulignait le grand quotidien "Dawn" en référence au félin sur les affiches électorales de la Ligue Musulmane (PML-N) de Nawaz Sharif. "Nawaz remporte la part du lion", assurait "The Nation", en référence au "Lion du Pendjab", le surnom de M. Sharif.Le scrutin a été remporté haut la main par Nawaz Sharif, premier ministre de 1990 à 1993 et de 1997 à 1999, qui fait un retour spectaculaire au pouvoir après des années d'exil et d'opposition.Dans leurs éditoriaux, les journaux pakistanais se sont plus intéressés au processus démocratique, marqué par une participation avoisinant 60%, le plus fort taux depuis les élections de 1977, qu'aux résultats distillés au compte-gouttes depuis samedi soir."Ce qui est certain, c'est que le Pakistan a voté pour le progrès. Ce Pakistan qui a souffert aux mains des extrémistes et des terroristes au cours des cinq dernières années a fait son choix sans se laisser intimider" par les talibans qui ont multiplié des attentats pendant la campagne électorale, soulignait "The Nation".Le quotidien faisait toutefois état de "scènes confusion" dans des bureaux de vote. "Malgré toutes les fraudes et les erreurs, hier était une bonne journée pour la démocratie", renchérissait "Dawn". "Le fait que la population pakistanaise ait embrassé la démocratie en dépit de toutes ces menaces et ces assauts (...) est peut-être l'événement le plus rassurant pour la suite du projet démocratique dans le pays", a ajouté le quotidien anglophone."La population du Pakistan a fait preuve de courage en allant voter dans une atmosphère de menaces, de bombes et d'attentats suicide", commentait le "Jang", plus important journal en ourdou du pays. "Il en va maintenant de la responsabilité des partis et des candidats vainqueurs de respecter la volonté du peuple", concluait le journal. /SERVICE