Vague d'attentats dans la région de Bagdad: au moins 40 morts

Une vague d'attentats coordonnés a frappé mercredi matin Bagdad et ses environs. Elle a fait au moins 40 morts et plus de 140 blessés, alors que l'Irak s'enfonce dans une spirale de violences.

Une dizaine de voitures piégées ont explosé en différents points de la capitale, notamment dans des quartiers à majorité chiite, à une heure où de nombreux habitants se rendaient à leur travail, selon des sources policières et médicales. Aucun groupe n'a revendiqué ces attaques, mais des groupes extrémistes sunnites liés à Al-Qaïda sont généralement tenus pour responsables d'attentats visant les chiites.

L'attentat le plus sanglant s'est produit dans le quartier Jisr al-Diyala, dans le sud-est de Bagdad, où au moins sept personnes ont été tuées et plus d'une vingtaine blessées.

Un marché et un barrage de la police visés

D'autres quartiers chiites ont été visés, notamment Sadr City et Kadhimiyah, où un kamikaze à pied a déclenché les explosifs qu'il portait sur lui près d'un marché.

A Mahmoudiya, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale, un second kamikaze, au volant d'une voiture piégée, s'est précipité sur un poste de contrôle de police, faisant au moins trois morts et huit blessés.

Et à Madaïn, également au sud de la capitale, un engin explosif a sauté au passage d'une patrouille militaire, tuant quatre soldats et en blessant trois autres.

Regain de violences

L'Irak a renoué depuis quelques mois avec le niveau de violences connu en 2008, lorsque le pays sortait à grand peine d'une quasi-guerre civile opposant sunnites et chiites.

Depuis le début de l'année, plus de 3700 personnes ont péri dans des attentats, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources médicales et de sécurité. La dernière vague d'attaques intervient malgré le renforcement des mesures de sécurité dans la capitale.

Dans le quartier de Shaab, où deux voitures piégées ont explosé, une jeune femme de 18 ans accusait les politiciens de ne rien faire face aux attentats. "Notre maison est en ruines. Et les hommes politiques passent leur temps à se battre pour obtenir des sièges, plutôt que de s'intéresser à nous", a-t-elle déclaré, en pleurs.

Mécontentement des sunnites

Selon les spécialistes, ces attentats visent à alimenter le conflit confessionnel et à déstabiliser le pays qui peine à retrouver une stabilité politique et sécuritaire, dix ans après l'invasion américaine qui a renversé Saddam Hussein.

La spirale de violences coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l'encontre du gouvernement dominé par les chiites, qu'elle accuse notamment de pratiquer des arrestations arbitraires.

L'ONU et nombre de diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de marginaliser plus avant les sunnites, au risque de favoriser leur recrutement par les extrémistes. Mais le gouvernement a intensifié une campagne contre les insurgés sunnites, procédant à de nombreuses arrestations.

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