A quelques semaines d'importantes échéances budgétaires, les Etats-Unis se dirigent vers une nouvelle crise politique. Barack Obama estime que l'intransigeance de ses adversaires républicains risque une nouvelle fois de provoquer un catastrophique défaut de paiement.
Premier délai: 1er octobre, début de l'exercice budgétaire 2014, avant lequel de nouveaux crédits doivent être votés. La seconde échéance est la mi-octobre, quand le Trésor américain aura atteint le "plafond" légal de la dette fédérale.
Dans chaque cas, le Congrès, divisé entre une Chambre des représentants contrôlée par les républicains et un Sénat à majorité démocrate, doit se mettre d'accord. Il doit voter un même texte, de façon à éviter la fermeture des services non essentiels de l'État fédéral (un "shutdown", déclenché pour la dernière fois en 1995) et un défaut de paiement.
Une forme de chantage
Mais les républicains entendent user de leur pouvoir pour lier ces deux dossiers à l'annulation de la réforme-phare de la santé de Barack Obama, votée en 2010, et dont un volet majeur doit entrer en vigueur le 1er octobre. Une condition assimilée à du chantage par le président mercredi.
"Nous n'avons jamais vu cela dans le passé, qu'un budget soit soumis à l'élimination d'un programme adopté par les deux chambres du Congrès, dont la constitutionnalité a été confirmée par la Cour suprême, qui est à deux semaines d'être pleinement appliqué et qui aide 30 millions de personnes à enfin obtenir une couverture santé", a dénoncé M. Obama. Il s'est exprimé face à des chefs de grandes entreprises à Washington.
Assurance subventionnée
Le 1er octobre marquera l'ouverture des inscriptions pour les millions d'Américains qui n'ont pas de couverture maladie et souhaitent souscrire à une assurance subventionnée par l'État fédéral. La loi oblige tout résident à être assuré à compter du 1er janvier 2014, faute de quoi une pénalité fiscale sera imposée.
"Je suis prêt à négocier avec (les républicains) sur le budget", a dit M. Obama. "Mais je ne créerai pas une habitude, un canevas selon lequel la confiance sur la capacité du pays à payer ses dettes devient un atout pour négocier politiquement. C'est irresponsable".
Mesures extraordinaires
Mardi, le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a rappelé que le plafond d'endettement actuel, à 16'700 milliards de dollars, avait été atteint en mai, et que des mesures extraordinaires seraient épuisées à la mi-octobre.