Affaire Rocchi: les perquisitions étaient illégales

Les perquisitions effectuées le 13 août sur ordre du procureur contre le journaliste du "Matin" Ludovic Rocchi dans l'affaire de l'université de Neuchâtel étaient illégales, selon le Tribunal cantonal neuchâtelois. Il ordonne la restitution du matériel saisi.

"L'arrêt est sévère à l'encontre de l'action du procureur Nicolas Aubert", a commenté mercredi soir Sandra Jean, la rédactrice en chef du "Matin". Le tribunal parle d'une action "prématurée", menée "hâtivement" et relève que "la fragilité du dossier saute aux yeux", a ajouté la journaliste.

Le domicile conjugal de Ludovic Rocchi avait été l'objet d'une perquisition le 13 août à la suite d'une plainte pour diffamation, calomnie et violation du secret de fonction déposée par le directeur de l’institut de l’entreprise de la faculté des sciences économiques de l’université de Neuchâtel. En cause, des articles de M. Rocchi accusant ce professeur de plagiat.

Du matériel du journaliste avait aussi été perquisitionné à Locarno, où il travaillait au Festival du film. Le tribunal demande que les objets saisis - ordinateurs et documents - soient restitués immédiatement et sans lever les scellés, a précisé Mme Jean. Le matériel confisqué appartient au journaliste, mais aussi à son épouse et à son fils, relève la rédactrice en chef.

Au plan pénal, le Tribunal des mesures de contraintes de La Chaux-de-Fonds a été saisi le 29 août d'une demande du Ministère public pour une levée des scellés des documents du journaliste. Les parties disposaient alors de dix jours pour faire des observations avant qu'un juge ne statue sur la requête.

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