La retraite à 65 ans pour les femmes se concrétise. Le Conseil fédéral a mis mercredi en consultation jusqu'à fin mars la réforme de la prévoyance vieillesse 2020. Les grands axes n'ont pas changé: les rentes du 2e pilier risquent d'être amputées et la TVA va augmenter. Mais les assurés devraient toucher une plus grande part des bénéfices des caisses de pension.
Depuis l'annonce des grands travaux, il y a un an, les propositions d'Alain Berset pour réformer la prévoyance vieillesse ont été largement commentées, conspuées et contre-attaquées. Malgré tout, le ministre des affaires sociales persiste et signe.
Toutes les tentatives de correction ont échoué depuis quinze ans; le Conseil fédéral a décidé de dépasser les clivages et de réunir les mesures nécessaires pour garantir le niveau des rentes et leur financement dans un projet équilibré, a-t-il affirmé devant la presse.
Pas question par exemple de relever l'âge de la retraite pour les femmes de 64 à 65 ans sans apporter un financement supplémentaire par une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée. Un point supplémentaire de TVA est prévu dès l'entrée en vigueur de la réforme et un second pourrait suivre vers 2030 en cas de besoin.
Si la plupart des mesures étaient connues, le socialiste a introduit une nouveauté qui fleure le compromis: il propose d'améliorer la répartition des excédents que les assureurs engrangent avec la prévoyance professionnelle (LPP). Ainsi, les assurés toucheraient un peu plus de deniers, comme le demandent les syndicats depuis des années.
Deux variantes sont en discussion. La première prévoit une hausse de la quote-part minimale de participation aux bénéfices de 90% aujourd'hui à 92%, voire 94%. La seconde mise sur des taux différents, selon que l'assureur couvre le risque de vieillesse, ou seulement de décès et d'invalidité.
Cette mesure pourrait atténuer un peu le choc de l'abaissement du taux de conversion du capital LPP en rente de 6,8 à 6% en quatre ans.