Pour l'UDC, la nette acceptation du durcissement de la loi sur l'asile est une indication du ressenti de la population par rapport à la politique d'asile. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a pour sa part regretté le ton trop souvent négatif du débat sur l'asile en Suisse.
La situation économique favorable de la Suisse et la facilité en matière de mobilité entraînent une pression migratoire très forte. "La population n'est pas dupe: elle réalise que des gens usent et abusent de la loi sur l'asile", a déclaré à l'ats le vice-président de l'UDC, Claude-Alain Voiblet. Cette votation est un message fort aux autorités fédérales.
Au vu de ce résultat, l'UDC ne compte d'ailleurs pas en rester là. "Ce n'est qu'une première étape. On va poursuivre, car il faut des mesures pour éviter le tourisme social", a ajouté M. Voiblet. Selon lui, il ne s'agit pas de "bêtement durcir la loi, mais de l'adapter pour apporter des réponses là où il y a des problèmes".
Inquiétude du HCR
Le HCR s'est dit pour sa part préoccupé par le "durcissement du ton du débat qui se concentre sur les aspects négatifs". La responsable du bureau pour la Suisse du HCR Susin Park. Elle a estimé que si quelques cas font problème, la majorité des demandeurs d'asile se comportent bien.
Si on regarde les dernières années, il s'est avéré que près de la moitié des demandeurs avaient un réel besoin de protection, fait-elle remarquer. "Cela n'apparaît pas dans le débat public", a-t-elle dit.
Elle regrette l'image donnée aux objecteurs de conscience et déserteurs, dont beaucoup d'Erythréens. "Ce n'était jamais une raison toute seule pour l'asile, mais si les gens sont persécutés parce que cela est vu comme l'expression d'une opinion politique, ils sont des réfugiés", a-t-elle souligné.
Convention de l'ONU respectée
Susin Park a salué le fait que le respect de la Convention de l'ONU sur les réfugiés soit inscrit dans la nouvelle loi. Elle a salué aussi les assurances données par le gouvernement suisse que si les objecteurs de conscience sont persécutés, ils auront droit à l'asile.
"Les personnes qui fuient leur pays à cause de la persécution, des conflits, des situations de violence n'ont pas le choix. Elles fuient parce qu'elles sont en danger", a conclu Susin Park.