Berne se trouve dans une position difficile pour négocier avec l'UE à cause du "bref délai" de trois ans prévu pour appliquer l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse, estime la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. La Suisse "s'est mise elle-même sous pression", affirme-t-elle dans une interview à la "Neue Zürcher Zeitung".
"Devoir négocier dans un court délai affaiblit sa position dans les négociations", souligne la ministre de la justice dans les colonnes du quotidien alémanique. Or l'Union européenne (UE) sait que la Suisse a un délai, il est ancré dans la Constitution et il faut l'accepter, poursuit-elle.
Berne a bien déposé auprès des Européens une demande de négociations sur la libre circulation des personnes, mais l'UE ne s'est jusque là pas pressée pour y donner suite. De part et d'autre, il n'existe toujours aucun véritable mandat de négociations. Le délai pour appliquer l'initiative de l'UDC échoit en février 2017.
Toujours par rapport aux discussions avec l'UE, la Bernoise assure qu'en tant que présidente de la Confédération, elle va l'an prochain "s'investir fortement dans les contacts avec l'Europe".
Simonetta Sommaruga n'a pas souhaité commenter l'initiative "Sortons de l'impasse" lancée début décembre, qui vise à rendre caduque l'initiative de l'UDC. Il n'y a rien de nouveau dans le fait de voter plusieurs fois sur le même thème en Suisse, note-t-elle. "Ce qui serait nouveau, ce serait de devoir voter une fois de plus si peu de temps après une votation."