Après le refus de l'UE de renégocier l'accord sur la libre circulation des personnes, la Suisse n'a pas encore déterminé sa stratégie, mais le Conseil fédéral dispose d'"une palette de possibilités", affirme Didier Burkhalter. Il brandit à nouveau la menace d'une résiliation de la libre circulation.
En cas d'accord, "nous voulons un volet sur la politique migratoire", déclare le président de la Confédération dans une interview diffusée jeudi par le journal "Le Temps". "Il faut que ce paquet soit équilibré et acceptable pour les uns est les autres".
Le conseiller fédéral estime que la réponse de la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, permet de trouver une solution. Mais en cas de désaccord, la Suisse doit dire "clairement à Bruxelles que la migration est prioritaire", note M. Burkhalter.
Le ministre PLR craint que le résultat d'un nouveau vote sur l'initiative anti-immigration de l'UDC, acceptée de justesse par les citoyens suisses le 9 février, ne soit plus net encore. Il y a une certaine "irritation" d'une partie de la population qui voit dans "l'UE un partenaire incapable d'écouter" une décision démocratique.
A la réception de la lettre de refus de Bruxelles, le 25 juillet, le Conseil fédéral avait indiqué avoir chargé trois départements, celui des affaires étrangères (DFAE), celui de justice et police (DFJP) ainsi que celui de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). "d'analyser" son contenu.
Le gouvernement doit examiner ce dossier dans le cadre de ses séances ordinaires dans les prochaines semaines, voire les prochains mois.
Concernant la Cour de justice européenne, que Bruxelles veut instaurer comme plus haute instance judiciaire en cas de désaccord avec un tribunal suisse, M. Burkhalter y voit "un gain". Selon lui, la cour "devrait simplement dire comment interpréter le droit de l'UE". Il s'agit d'"une plus grande sécurité pour les entreprises suisses".