Face à l'augmentation des cas d'alcoolisations aiguës, le canton de Vaud va se doter de centres de dégrisement et de sevrage. Le projet-pilote devra permettre de désengorger les urgences du CHUV en particulier le week-end. La question de la répartition des coûts reste encore à trancher.
Afin de mieux prendre en charge les patients, le canton mettra en place deux nouvelles structures dans le service d'alcoologie. Leur entrée en fonctions est prévue au printemps 2015, indique le directeur du CHUV, Pierre-François Leyvraz.
Doté de cinq lits, le centre de dégrisement se trouvera près des urgences du CHUV. Le centre de sevrage, intégrant également cinq lits, verra le jour à Cery. Le nouveau dispositif complétera le centre de réhabilitation qui compte douze lits.
Du personnel devra être engagé pour faire fonctionner ces structures. Pierre-François Leyvraz estime que douze équivalents temps plein (ETP) seront nécessaires, un à deux médecins et des infirmières.
Le centre de dégrisement sera testé durant six mois. Son financement sera assuré dans le cadre du budget du CHUV. Les résultats et les coûts seront analysés de manière approfondie afin de préciser les conséquences financières dans la durée et sur l'ensemble du dispositif.
La répartition des coûts sera "très politique", remarque le directeur du CHUV. Il n'y a pas de détermination à ce stade.
Le problème des alcoolisations aiguës concerne environ 2000 personnes par an au CHUV. Le phénomène a connu une forte progression ces dernières années, souligne Pierre-François Leyvraz. De 2000 à 2011 le nombre de jeunes de 18 à 30 ans a presque quintuplé, passant de 125 à 544 personnes.
Cette tranche d'âge constitue 30 % des patients avec alcoologie positive dont le CHUV doit s'occuper. L'afflux est surtout concentré en fin de semaine et lors d'événements particuliers, a noté le responsable.