La justice russe a inculpé mercredi pour "piraterie en bande organisée" cinq des trente militants de Greenpeace arrêtés la semaine passée. Ils risquent de dix à quinze ans de prison pour s'en être pris à une plate-forme pétrolière dans l'Arctique. Le militant suisse de Greenpeace n'est pour l'heure pas concerné par ces inculpations.
L'ONG a l'intention de porter plainte contre les "actions illégales des enquêteurs et des organes judiciaires". Selon Greenpeace, plusieurs irrégularités ont été commises, notamment lors de l'arrestation des militants.
Les cinq inculpés sont un vidéaste britannique, une Brésilienne, une Finlandaise, un Russe et un Suédo-Américain d'origine russe. "Les inculpations de piraterie ne sont pas fondées et ne s'appuient sur aucune preuve", a déclaré Irina Issakova, avocate, citée dans un communiqué de l'ONG.
"C'est une accusation extrême et disproportionnée", a estimé pour sa part le directeur exécutif international de Greenpeace, Kumi Naidoo.
Ce dernier a aussi estimé qu'il s'agissait de la "menace la plus sérieuse" contre l'activité "pacifique" de l'association depuis l'épisode du Rainbow Warrior, coulé en 1985 dans le port d'Auckland (Nouvelle-Zélande) par les services secrets français. Le navire faisait alors campagne contre les essais nucléaires menés en Polynésie.
Navire arraisonné
L'équipage de l'Arctic Sunrise, qui compte un jeune Suisse de 28 ans, a été placé en détention à Mourmansk (nord-ouest) et dans sa région. Le brise-glace a été arraisonné le 19 septembre en mer de Barents (Arctique russe) par un commando héliporté des gardes-côtes russes.
Auparavant, plusieurs militants de Greenpeace avaient tenté d'escalader une plate-forme pétrolière du géant russe Gazprom pour en dénoncer le risque écologique. Le Comité d'enquête russe avait alors indiqué avoir ouvert une enquête pour piraterie.
Les militants ont nié ces accusations, et accusé la Russie d'avoir pris illégalement d'assaut leur bateau dans les eaux internationales.