C'est doté d'un enthousiasme à peine douché par la pluie qu'une foule bigarrée de près de 150'000 personnes a fait vibrer les quais de Genève samedi, à l'occasion de la 18e Lake Parade. La fête s'est prolongée toute la nuit autour des douze chars transformés en "dance floors". Il n'y a pas eu d'incident majeur.
"J'adore cette musique, elle éveille quelque chose de très primitif, presque animal", s'est enthousiasmé une cinquantenaire accompagnée de son fils. Devant eux défilaient un couple de crocodiles, quatre lapins roses éméchés, une patrouille de policières sexy et une troupe de ballerines improbables. Une faune colorée et festive, qui s'est trémoussée et a pris volontiers la pose pour les nombreux curieux et touristes présents.
Des familles étaient aussi de la partie. "J'aime l'ambiance festive et bon enfant du cortège", s'est réjouie une jeune maman.
Un choeur de sifflets couvrait à peine les basses d'un char où Miss et Mister Suisse romande exhibaient fièrement leur plastique de rêve, sur des tonalités "house". Le glamour a laissé place cette année à une ambiance "fin du monde et chaos" quelques mètres plus loin, devant le char "hardcore". Avec cette année douze "Lake Mobiles", les amateurs de musiques électroniques avaient le choix.
Les balayeuses et souffleuses fermaient le cortège en un ballet minutieusement chorégraphié. Les douze chars, parqués entre Baby-Plage et le Port-Noir, se muaient en autant de "dance floors". Ils partagaient avec quatre grandes scènes les 30'000 mètres carrés dévolus à la fête, où 150 DJ's allaient se succéder.
Les samaritains ont pris en charge 75 patients, contre 129 l'an dernier. Les secours ont surtout été sollicités pour des intoxications à l'alcool et des blessures liées à des chutes. Mais aussi à quelques bagarres.
La police est intervenue cinq fois pour séparer les protagonistes de "petites altercations", a indiqué de son côté Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police genevoise. Aucun incident grave n'a été signalé et personne n'a été arrêté.