La découverte remonte à 2012, mais la population n'en a pas été informée: des déchets radioactifs, provenant probablement de l'industrie horlogère, ont été détectés à Bienne pendant les travaux de l'autoroute de contournement A5. Les ouvriers bénéficient en revanche de mesures de protection.
La teneur la plus élevée vient de la terre remuée en début d'année: 300 microsieverts par heure y ont été mesurés. "C'est une valeur importante, qui franchit la limite", a souligné dimanche auprès de l'ats Sybille Estier, responsable de la division radioprotection à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), revenant sur un article du "Matin Dimanche" et de la "SonntagsZeitung".
Après avoir constaté cette présence de radium, le canton de Berne, mandataire du chantier, a équipé les ouvriers de dosimètres. La radioactivité du sous-sol a également été mesurée.
Les parties qui rayonnent sont depuis entreposées en sécurité, écartant tout danger pour les employés. Sybille Estier n'exclut pas en revanche qu'un risque ait existé auparavant.
La population avoisinante a bénéficié de moins d'attention. Les autorités communales, cantonales et fédérales ne l'ont pas informée depuis un an et demi. Pourtant, de nombreux bâtiments résidentiels se trouvent sur les lieux autrefois occupés par la décharge où ces matériaux radioactifs gisaient. Aucune raison de s'inquiéter, affirme Mme Estier: le dépotoir avait été recouvert, éliminant tout risque.
Les raisons de cette lacune dans l'information demeurent floues. L'OFSP dit avoir prié la Ville de Bienne d'avertir les habitants. Ce que nie la conseillère municipale compétente Barbara Schwickert (Verts). De son côté, le responsable du chantier, soit le canton de Berne, ne se sent pas responsable.
Les habitants et l'environnement concernés par les déchets radioactifs découverts à Bienne courent un risque "faible", assure dimanche l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Ce dernier va toutefois procéder à des analyses sur le site ce mois-ci, pour exclure tout danger sanitaire pour la population.
Le péril est minime, écrit l'office dans un communiqué. Car, aux endroits sensibles pour la population, l’ancienne décharge est recouverte de béton, de gravats ou de terre. Le débit de dose maximal y est ainsi divisé par dix au minimum, poursuit l'OFSP.