John Kerry a redouté jusqu'au dernier instant un échec des négociations de Genève sur le programme nucléaire iranien, a raconté un haut responsable américain. Selon cette source, les négociations avaient commencé il y a des mois dans le plus grand secret à Oman.
Le chef de la diplomatie américaine est rentré lundi soir d'un voyage à Genève et à Londres. Il va maintenant devoir défendre devant un Congrès sceptique l'accord scellé dans la nuit de samedi à dimanche entre l'Iran et les grandes puissances, a confié à quelques journalistes, dans l'avion de M. Kerry, un diplomate du département d'Etat.
La conclusion d'un "plan d'action" entre Téhéran et les pays du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) résulte également de négociations secrètes entre des responsables de la Maison Blanche et du département d'Etat et des responsables iraniens. Elles se sont tenues ces derniers mois dans le sultanat d'Oman, a révélé le diplomate.
Oman, seul pays du Golfe a entretenir de bonnes relations avec l'Iran, a joué un rôle important d'intermédiaire, a-t-on expliqué. John Kerry était impliqué depuis longtemps dans ce processus, notamment quand il était président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, avant qu'il ne devienne secrétaire d'Etat le 1er février.
Lors d'un voyage à Mascate, le sénateur Kerry était chargé de voir si Oman souhaitait aider à faciliter des contacts directs entre Américains et Iraniens, a affirmé le responsable du département d'Etat. Mais il n'a pas dit si M. Kerry avait alors vu des responsables iraniens, avant sa première rencontre publique en septembre à l'ONU avec le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
Arrivé samedi matin pour près de 20 heures de négociations marathon, M. Kerry n'a pas été certain jusqu'aux "premières heures du petit matin" dimanche qu'une entente puisse être conclue, a raconté le diplomate américain. Elle a finalement été annoncée à 03h00 à Genève. Une dernière réunion trilatérale après minuit entre la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, M. Kerry et M. Zarif a été décisive: "C'était 'ça passe ou ça casse'", a-t-il confié.