Le Conseil des ministres de l'Union européenne (UE) publiera sans doute mardi son rapport sur les relations entre Berne et Bruxelles. Confiant que tous deux vont se mettre d'accord sur les points qui posent problème, Didier Burkhalter, interrogé par l'hebdomadaire alémanique "NZZ am Sonntag", parle néanmoins de "chemin difficile".
"Il est important pour la continuité de la voie bilatérale que nous nous entendions sur les questions en suspens et je suis confiant par rapport à cela", affirme le président de la Confédération. "L'UE lie tous les problèmes entre eux. Ainsi, l'accord-cadre sur les questions institutionnelles vient se mêler à celui sur la libre circulation des personnes", souligne-t-il.
Quant au dossier de l'immigration, il ne sera pas évident de trouver une solution qui mette d'accord les 28 Etats de l'UE, poursuit le conseiller fédéral. En plus, l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse prévoit un délai de trois ans pour appliquer le texte, "ce que sait malheureusement l'UE", rappelle M. Burkhalter. "Cela réduit notre marge de manoeuvre."
Pour le gouvernement, soumettre au peuple un paquet de questions sur l'UE demeure une option possible. "Mais si l'on clôt plus rapidement un dossier qu'un autre, on peut aussi sans problème procéder par étapes", fait remarquer le président de la Confédération.
Les Suisses pourraient alors voter en 2016 déjà sur l'application de l'initiative contre l'immigration de masse, puis plus tard sur un accord-cadre dans le domaine institutionnel, qui n'est pas urgent. A ce sujet, "négocier encore un an ou clore le dossier seulement dans cinq ans" importe peu, commente le Neuchâtelois.
Par ailleurs, pour Didier Burkhalter, présenter un nouvel objet de vote indépendant sur le protocole - encore non ratifié à la suite de la votation du 9 février - d'extension de la libre circulation à la Croatie n'est "pas une piste praticable". Selon lui, il ne faudrait pas "se disperser sur des chemins secondaires, mais prendre ces problèmes dans un ensemble".
