Google a commencé à effacer des liens concernant des résidents suisses. Le moteur de recherche sur Internet répond ainsi à leurs demandes de "droit à l’oubli". Il dit toutefois veiller à ne pas censurer des textes relevant du droit à l’information du public.
La société américaine ne précise pas l’identité des requérants. Et elle n’est pour l’heure pas en mesure de chiffrer les résultats de recherche supprimés de google.ch, indique à l’ats Samuel Leiser, porte-parole de Google Suisse.
Pas question non plus de communiquer le nom des sites Internet dont certains contenus ont disparu du radar. Google en a toutefois informé les "webmasters" respectifs.
Le traitement des 1645 requêtes visant 7085 adresses se poursuit au cas par cas. Il a été confié à des experts en questions juridiques basés en Europe, poursuit M. Leiser, sans donner davantage de précisions.
Les difficultés évoquées dès publication de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) mi-mai persistent. D’une part, le géant américain doit supprimer des liens contenant des informations périmées ou inexactes.
D’autre part, il doit refuser des demandes d’élimination qui affecteraient le droit du public à être informé, par exemple à propos de personnalités politiques connues.
Google continue de s’acquitter seul de ce tri. Une tâche qui "devrait être du ressort de la justice, et non d’une entreprise privée", estime le conseiller national Balthasar Glättli (Verts/ZH).
Pour faire les bons choix, Google a déterminé plusieurs critères. Il réclame une série d’informations aux personnes désireuses de supprimer des résultats de recherche.
Les candidats à l’oubli doivent ensuite expliquer les raisons de leur démarche. C’est là que certaines difficultés surgissent, fait remarquer le moteur de recherche: il arrive que des personnes cachent une partie des faits, notamment ceux qui ne parlent pas en leur faveur. "Le contexte général nous fait défaut."
Au niveau européen, Google a reçu à la mi-juillet plus de 91'000 sollicitations se rapportant à quelque 328'000 URLs. Il affirme en avoir déjà effacé un peu plus de la moitié, et avoir rejeté quelque 30% des demandes. Dans environ 15% des cas, il a réclamé un complément d’information.