La Suisse pourrait prêter main forte à l'ONU pour lutter contre le virus Ebola en Afrique de l'Ouest. Le Conseil fédéral a donné mercredi son feu vert de principe. Deux ou trois hélicoptères de l'armée et environ 90 volontaires pourraient être dépêchés sur place.
Le détachement servirait à transporter du personnel humanitaire ou médical ainsi que du matériel dans les régions reculées d'Afrique de l'Ouest. Mais pas des personnes malades, a précisé à la presse le porte-parole du gouvernement André Simonazzi. La mission qui répond à une demande de l'ONU devrait profiter en priorité au Libéria.
La décision n'est toutefois pas encore définitive. Grâce au feu vert du Conseil fédéral, des détachements non armés pourront partir en mission de reconnaissance fin octobre. Il s'agit de voir si l'engagement est opportun et de préciser les effectifs requis. L'appui sera mis sur pied par l'armée en étroite collaboration avec la Direction pour le développement et la coopération.
Le Parlement devra également donner son approbation à la prochaine session. La mission pourrait toutefois déjremanié et complétéà avoir eu lieu quand il se prononcera, a précisé M.Simonazzi. L'envoi d'un premier détachement pourrait avoir lieu à partir de la mi-novembre.
La Suisse a décidé fin septembre d'augmenter son aide pour lutter contre la progression de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Elle a versé jusqu'à présent neuf millions de francs pour soutenir les activités déployées par des organisations partenaires de l’aide humanitaire suisse au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone, pays les plus touchés.
Selon l'Organisation mondiale de la santé mardi, le virus a déjà fait 4447 morts sur 8914 cas suspects recensés. Les pays occidentaux s'inquiètent de la propagation du virus. Les alertes se multiplient dans les pays occidentaux et quelques personnes ont été hospitalisées. En Suisse, deux suspicions de contamination ne se sont pas avérées.
Par ailleurs, les grands hôpitaux suisses disposent de chambres d'isolement pour traiter les patients infectés par le virus Ebola. Du personnel soignant a aussi été formé spécialement. L'Hôpital universitaire de Bâle-Ville (USB) dispose de deux chambres d'isolement. Au total, une demi-douzaine d'hôpitaux en Suisse sont équipés pour traiter des malades d'Ebola.
Sur les 5500 employés de l'USB, peu auront à traiter des cas d'Ebola. Seuls des volontaires s'occuperont de ces patients. L'hôpital bâlois dispose depuis 18 ans déjà d'une équipe de volontaires pour traiter les patients victimes des maladies les plus dangereuses.
Un seul cas d'Ebola mobilise 30 à 40 personnes par jour. Il faut entre une heure et une heure et demie à un médecin pour entrer dans une chambre d'isolement. Lorsqu'un patient quitte la chambre d'isolement, il faut 24 heures pour la désinfecter.