Le refus écrasant de l'initiative de l'association Ecologie et population (Ecopop) ne changera en rien l'application de l'initiative contre l'immigration de masse. La ministre de justice et police Simonetta Sommaruga l'a souligné à l'issue du scrutin fédéral. Le Conseil fédéral mettra en consultation en janvier son projet de mise en oeuvre du texte de l'UDC.
Simonetta Sommaruga s'est réjouie de la netteté du rejet de l'initiative "Halte à la surpopulation - Oui à la préservation durable des ressources naturelles". Le score sans appel en a surpris plus d'un, "dont moi", a admis la conseillère fédérale devant la presse.
"Une acceptation du texte d'Ecopop n'aurait résolu aucun problème écologique mais causé de grands problèmes à notre pays" , selon elle. L'immigration est essentielle pour la Suisse et le restera dans le futur aussi. Mais il s'agit de trouver des réponses aux problèmes collatéraux qu'elle pose, a noté la socialiste.
Bruxelles s'est aussi réjouie du rejet de l'initiative Ecopop. L'Union européenne (UE) voit dans ce vote la confirmation de sa position selon laquelle une limitation de la libre circulation des personnes porte préjudice à l'économie.
Du côté des partis politiques, le PS, le PDC, le PLR et le PBD estiment que le très net rejet de l'initiative montre que le peuple tient à la libre circulation et aux accords bilatéraux. Les Suisses veulent réduire l'immigration, mais ils rejettent une solution aussi extrême, a de son côté commenté l'UDC.
Le groupe Sortons de l’impasse (RASA) a lui annoncé qu'une initiative va être lancée pour abroger le vote du 9 février sur l'immigration de masse. Ce texte entend donner à la population la possibilité de se prononcer une nouvelle fois sur l’article de contingentement et de décider ainsi du maintien des accords bilatéraux.
Les partis bourgeois, les cantons et les milieux économiques ont aussi accueilli avec soulagement le rejet de l'initiative pour l'abolition des forfaits fiscaux. Si le camp rose-vert est déçu, il se console avec un score nettement plus élevé que sa force électorale.
Le président de la Conférence des directeurs cantonaux des finances Peter Hegglin a parlé d'un "résultat clair", qui montre que le peuple continue à vouloir cette forme d'imposition.