Une cinquantaine de personnes ont occupé l'Eglise St-Laurent à Lausanne pendant quelques heures samedi pour rappeler que pour beaucoup de migrants les fêtes de Noël se passeront dans la peur de l'expulsion. Une pétition adressée au Conseil d'Etat vaudois a été lancée.
Le texte demande au gouvernement un moratoire sur tous les renvois en Italie des demandeurs d'asile. Tous ces cas doivent être réexaminés en fonction de la récente jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), souligne Michaël Rodriguez, membre du Collectif du 20 décembre, qui rassemble des groupes de défense des migrants.
Malgré la promesse de tenir compte de cet arrêt, les autorités vaudoises continuent de traquer les demandeurs d'asiles passés par l'Italie afin de les renvoyer dans ce pays. Pour nombre d'entre eux, Noël se passera entre les murs d'un bunker ou d'une prison administrative dans la crainte d'être renvoyés.
Le Groupe du 20 décembre rappelle la nécessité d'ouvrir un refuge. Les plus faibles devraient être en sécurité dans les églises, relève M. Rodriguez. Or le problème est que ces dernières essaient de convaincre les migrants de retourner en Italie. Leur hiérarchie n'a pas conscience de la gravité de la situation, souligne-t-il.
La mobilisation des défenseurs des migrants fait également suite à une "perquisition choquante" menée début décembre chez une militante soupçonnée de cacher une famille de requérants. Devant cette criminalisation de la solidarité, quelque 400 personnes ont signé un appel à la désobéissance, parmi lesquelles une trentaine de députés et le cinéaste Fernand Melgar, relève Michaël Rodriguez.
Dans le canton de Vaud, plusieurs centaines de personnes, dont près de 200 Erythréens, sont actuellement menacées de renvoi vers l'Italie, selon le collectif "Droit de rester". En novembre, la CEDH avait désavoué la Suisse qui voulait refouler une famille afghane dans ce pays.