La photo grandeur nature d'un wagon rempli de charbon a été exhibée ce matin devant le Palais fédéral. Par cette action et la remise au Conseil fédéral d'une pétition munie de 30'000 signatures, les organisations environnementales veulent rendre attentif au danger que représente le "courant sale" issu de centrales à charbon, nucléaire ou à gaz.
La progression de l'énergie sale peut rapidement et intelligemment être stoppée par une taxe ciblée et conforme aux règles du marché, déclare dans un communiqué Kaspar Schuler, de Greenpeace. Cette taxe devra être fixée en fonction des coûts externes de la production d'électricité nucléaire et fossile déboursés par la collectivité.
La pétition a recueilli ses 30'000 paraphes en trois mois. Ce résultat est une preuve indéniable de l'attitude favorable de la population vis-à-vis d'un passage systématique aux ressources renouvelables pour l'approvisionnement suisse en énergie, écrivent les initiateurs de la pétition, le WWF, Greenpeace et Pro Solar.
Il représente un signal sans équivoque à l'intention des Chambres fédérales. Le débat parlementaire sur la stratégie énergétique et la libéralisation du marché de l'électricité est en effet imminent.
D'après les organisations porteuses de la pétition, le tournant énergétique est en danger, sachant que, aujourd'hui, les prises suisses sont alimentées pour moitié de courant issu de centrales à charbon, nucléaires ou à gaz. Or l'ouverture complète prévue du marché et les importations qui en résulteront vraisemblablement risquent de faire augmenter encore cette proportion.
De plus, l'importation de ce "courant sale" compromet l'hydroélectricité indigène. Elle entrave le développement des énergies renouvelables et empêche l'abandon rapide du nucléaire en Suisse, écrivent les trois organisations.