Le virus Ebola a tué une seconde personne au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, faisant grimper le nombre de victimes à 932 personnes. Pour contrer la progression de l'épidémie qui semble irrésistible, des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) participent pour deux jours à des discussions coordonnées à Genève.
Le comité d'urgence des règles sanitaires internationales de l'OMS organise mercredi et jeudi une conférence téléphonique dirigée depuis Genève sur l'épidémie de fièvre hémorragique pour décider si elle constitue une "urgence de santé publique de portée mondiale".
Une urgence de santé publique de portée mondiale est établie comme "un événement extraordinaire qui est susceptible de constituer un risque de santé publique pour d'autres Etats avec la maladie qui se répand à l'international et qui requiert potentiellement une réponse coordonnée sur le plan international", indique dans un communiqué l'antenne de l'ONU.
Le comité, qui se réunit pour la première fois au sujet d'Ebola, rassemble des experts internationaux et des représentants des pays affectés qui vont donner un avis technique à la Directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan. Il pourrait recommander des mesures temporaires pour réduire l'extension de la maladie.
L'épidémie a fait 932 tués sur 1711 cas (confirmés, suspects ou probables): 363 en Guinée, 282 au Liberia, 286 en Sierra Leone et un au Nigeria, selon le dernier bilan au 4 août de l'OMS, qui ne prend pas en compte le dernier décès dans ce pays.
En trois jours, 108 nouveaux cas supposés ou confirmés ont été signalés, dans la plus grave épidémie d'Ebola de l'histoire de cette fièvre hémorragique depuis son apparition en 1976.
Au Nigeria, une infirmière qui avait soigné un passager libérien arrivé malade à Lagos et décédé le 25 juillet a succombé, a souligné le gouvernement.
En Sierra Leone et au Liberia, deux des trois pays les plus touchés avec la Guinée, les autorités cherchaient mercredi leur salut dans l'intervention de Dieu. La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a elle appelé ses compatriotes à trois jours de jeûne et de prière de mercredi à vendredi de pour implorer la protection divine contre l'épidémie.
Ces trois journées de pénitence se concluront vendredi par une cérémonie de prières pour l'élimination d'Ebola et "le rétablissement spirituel, moral et physique du pays", a précisé son conseiller religieux.
En Sierra Leone voisine, les Eglises sont "prêtes à joindre leurs forces pour éradiquer la maladie", a assuré le président du Conseil des Eglises, le révérend Gbokoyai Speck. Un responsable des services sanitaires dans l'ouest du pays, jusqu'alors relativement épargné, a fait état de sept tués dans cette région.
Le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a lancé l'armée dans la bataille, ordonnant le déploiement de centaines de soldats autour des centres accueillant des malades, pour faire respecter les mesures de quarantaine et dissuader leurs proches de les emmener sans autorisation médicale.