Le directeur des Etablissements pénitentiaires de Thorberg (BE) ne peut plus exercer sa fonction en raison de son comportement dans la vie privée. Il a notamment eu des relations sexuelles tarifées dans le milieu de la drogue à Bienne.
Cette conclusion émane d'un expert externe chargé par le conseiller d'Etat bernois Hans-Jürg Käser de mener une enquête administrative sur les dysfonctionnements au sein de cette prison. Le directeur de la police se voit donc conforté dans sa décision d'avoir suspendu en février le responsable de Thorberg, annonce jeudi le canton de Berne.
Pour Hans-Jürg Käser, il est incontestable que le comportement qualifié de douteux du directeur de la prison dans sa vie privée a entraîné une perte d'autorité massive et irréversible aux yeux des détenus et des collaborateurs.
Le directeur de Thorberg a par exemple tutoyé des détenus ou ne s'est pas totalement récusé dans le cadre de peines exécutées par des détenus qu'il connaissait personnellement. Cette attitude a nui à l'image de l'institution, selon le rapport d'enquête.
L'expert, chargé de cours en droit de l'exécution des peines aux Universités de Berne et de Lausanne, constate aussi des manquements dans la procédure de nomination du directeur. Il relève en particulier qu'aucun avis extérieur n'a été sollicité et aucune évaluation indépendante n'a été effectuée.
La Direction de la police du canton de Berne étudiera les recommandations de l'expert. Le directeur de Thorberg est actuellement suspendu de ses fonctions. La procédure pour son licenciement est en cours. Egalement mis en cause par l'enquête, le chef de l'Office de la privation de liberté et de l'exécution des peines prendra une retraite anticipée pour des raisons de santé.
