Les 800 millions de francs qui auraient dû aller à l'achat des avions de combat Gripen de 2014 à 2016 iront à d'autres projets. Le Conseil fédéral a décidé de ne pas laisser ces fonds à l'armée. Pour le PLR, cette décision est logique; pour le PDC, il s'agit d'une erreur; l'UDC craint que l'armée en sorte affaiblie tandis que le PS est ravi.
Le ministre de la défense Ueli Maurer espérait maintenir le budget annuel de l'armée à cinq milliards de francs, malgré l'échec de l'achat de 22 avions de combat. Mais le gouvernement ne l'entend pas de cette oreille. Les 800 millions iront à "d'autres projets prioritaires", a-t-il décidé, sans donner davantage de précisions.
A l'UDC, le conseiller national vaudois Guy Parmelin est surpris. Il s'attend désormais à "un grand marchandage politique où chacun va vouloir obtenir ce montant".
"Ueli Maurer ne pouvait pas décider seul d'affecter l'argent destiné à l'achat des Gripen à l'achat de chars par exemple", a relevé Isabelle Moret, vice-présidente du PLR. Elle trouve donc normal que le gouvernement décide de l'affectation de ce fonds.
"A quoi servent cinq milliards de francs si on ne sait pas à quels buts les affecter?", s'est interrogé le porte-parole du PS Gaël Bourgeois.
Le PDC a qualifié la décision de "concession faite à la gauche" alors que "le budget alloué à l'armée n'a jamais été aussi bas". L'armée, qui a "des carences", risque d'être "le dindon de la farce", a renchéri Guy Parmelin.
La décision du Conseil fédéral est "cohérente", considérant la votation du 18 mai, reconnaît Denis Froidevaux, président de la Société suisse des officiers (SSO).
Il a cependant immédiatement rappelé que la SSO s'opposerait avec tous les moyens démocratiques à tout projet de réforme de l'armée, prévue pour 2017, qui ne garantirait pas un budget de cinq milliards de francs et un effectif de 100'000 hommes.
