Le président du conseil d'administration de l'Hôpital du Valais, Charles Kleiber, a décidé de démissionner de son poste avec effet immédiat. Il invoque des motifs personnels dans un communiqué diffusé mardi.
"Si mon départ, après d'autres départs, peut arrêter la machine à détruire, ramener la paix, renforcer l'indépendance de l'Hôpital, ce sera une victoire. Une amère victoire", écrit Charler Kleiber dans une lettre ouverte.
Cette démission intervient en période de crise. En janvier dernier, le chef de la chirurgie, cible de nombreuses attaques, avait annoncé sa démission. Un mois plus tard le patron des urgences avait pris la même décision. Et à fin mars, deux médecins anesthésistes avaient été licenciés, mesure critiquée jusqu'au parlement cantonal.
Le conseil d'administration de l'Hôpital du Valais (HVS) regrette le départ d'un président qui a fait bénéficier l'institution d'une grande expérience hospitalière, communique-t-il mardi. L'intérim sera assuré par l'actuel vice-président du conseil d'administration Hildebrand de Riedmatten.
Sur les ondes de Rhône FM, M. de Riedmatten a déclaré mardi comprendre pleinement la décision de M. Kleiber. Vu la violence des attaques dont il était la cible ces dernières semaines, "ça devenait insoutenable".
Le département cantonal de la santé a décidé de créer une cellule de support stratégique. Elle sera constituée de représentants du département, du conseil d'administration et de la direction de l'hôpital et dirigée par la cheffe du département Esther Waeber-Kalbermatten. L'objectif est de restaurer la confiance et de ramener la sérénité.
Charles Kleiber est entré en fonction en janvier 2012 pour justement mettre fin à une situation de crise, de tension, de perte de confiance. L'origine en est à rechercher dans la fusion des hôpitaux valaisans, il y a dix ans, qui a provoqué des ressentiments et des frustrations, selon M. Kleiber.
"C'est pourquoi, au premier prétexte, l'Hôpital s'enflamme et devient à nouveau un champ de bataille", écrit Charles Kleiber. De fait, 18 mois après son entrée en fonction, le président du conseil d'administration doit faire face à une nouvelle crise, malgré la mise en place d'une nouvelle direction et d'un nouveau conseil d'administration.