Le ministre de la Défense, Ueli Maurer, et le commandement de l'armée ne voient pas de raison de repenser le dispositif de sécurité après les attaques terroristes survenues en France. "Pour nous, cela n'a rien changé", a expliqué le conseiller fédéral sur les ondes de la radio alémanique SRF.
On ne peut pas exclure un acte terroriste en Suisse, quoique le pays ne figure pas parmi les cibles les plus exposées, a indiqué samedi le ministre, en marge de la présentation du rapport annuel de la Base logistique de l'armée à Granges (SO). "Mais la Suisse n'est pas une île des bienheureux", a-t-il ajouté.
La tuerie de mercredi à la rédaction de "Charlie Hebdo" à Paris et les attaques qui s'en sont suivies n'ont cependant rien changé à la situation pour la Suisse, selon ueli Maurer.
"L'évolution correspond aux scénarios qui ont été élaborés il y a des années. Pour nous, cela signifie que nous devons être prêts partout et en tout instant à assurer la sécurité en tenant compte de toute l'insécurité qui règne autour de nous", a-t-il déclaré.
"Mais il n'y aura jamais de sécurité absolue dans une société ouverte et libre" en dépit de tous les dispositifs. La nouvelle loi sur le renseignement n'y changera rien. Le texte sur lequel comptent Ueli Maurer et l'armée sera soumis au Parlement à la session de mars.
Le projet de loi vise à autoriser la surveillance préventive, soit les écoutes téléphoniques et l'infiltration d'ordinateurs, que certains considèrent comme un empiétement sur la sphère privée. Le texte a désormais de bonnes chances de passer, suite au retournement de l'UDC qui a rejoint le PLR, le PDC et une partie du PS.
Le chef de l'armée André Blattmann a de son côté rappelé que personne n'était en mesure de prévoir exactement une attaque terroriste. "Nous devons prendre en considération le fait que nous serons encore et toujours pris par surprise et que nous ne savons pas ce qui se passera demain", a-t-il dit à la SRF.
Compte tenu de cet état de fait, il est nécessaire de tout mettre en oeuvre pour élaborer autant de scénarios que possible afin de contenir les dégâts, selon M. Blattmann.