La présidence grecque de l'Union européenne a fait part dimanche de son regret quant au vote suisse sur l'immigration de masse. Elle souligne que l'introduction de contingents contrevient à l'accord en vigueur. Les Grecs font toutefois part de leur volonté de s'asseoir à une table avec la Suisse dans un esprit de coopération.
Berlin "regrette" également le vote des Suisses. Cette décision va "créer de nombreuses difficultés" à la Confédération, a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
C'est "un résultat décevant", estime de son côté Andreas Schwab, parlementaire européen (CDU) interrogé par l'ats. Selon ce député allemand, qui habite proche de la frontière suisse et connaît bien la Confédération, ce vote pourrait mettre en péril toutes les négociations en cours entre la Suisse et l'UE.
D'après M. Schwab, il est clair que la prospérité du pays ne peut perdurer sans libre circulation des personnes. Pour l'instant, la Suisse s'est mise hors de l'Europe, mais à moyen terme, elle devra revoir sa décision, a-t-il résumé.
L'initiative "contre l'immigration de masse" n'a pas laissé indifférents les médias des pays voisins. Plusieurs sites ont placé le sujet en tête de page.
En France, "Le Monde" est d'avis que la Suisse prend le risque de détériorer ses relations avec ses voisins. Un chaos pourrait découler du vote et les relations avec l'UE pourraient être remises à plat, redoute dans ses colonnes le politologue genevois Pascal Sciarini.
"Le Figaro" place le thème en Une. Se basant sur la dépêche de l'AFP, le quotidien de droite rappelle que le texte de l'UDC était dénoncé par les "milieux d'affaires et les entreprises avides d'attirer une main-d'oeuvre hautement qualifiée".
"Immigration: les Suisses défient l'Europe", titre pour sa part "Libération" en première page. Selon le journal de gauche, la Confédération risque de tendre ses relations avec l'UE.