A plus de trois mois de la votation, les opposants à l'initiative de l'Association écologie et population (Ecopop) lancent la campagne. Un comité de représentants d'organisations environnementales dénonce le "miroir aux alouettes". Le texte ne résout aucun problème environnemental.
Malgré son titre "Halte à la surpopulation - Oui à la préservation durable des ressources naturelles", l'initiative ne propose aucune solution réelle pour contrer l'épuisement des ressources, a déclaré le conseiller aux Etats Robert Cramer (Verts/GE) mardi lors d'une conférence de presse.
Même si le scrutin n'aura lieu que le 30 novembre, il est essentiel de faire comprendre à la population que ce texte qui vise à réduire drastiquement l'immigration n'apporte aucune solution aux problèmes écologiques, selon lui.
Le comité d'opposants "Oui à l'environnement, non à Ecopop" comprend nombre de personnalités issues des milieux environnementaux ou scientifiques. Les problèmes ne s'arrêtent pas aux frontières nationales; "Ecopop ne permettra d'économiser aucun gramme de CO2 ni de modérer notre utilisation du sol ou des ressources", a affirmé l'ancien directeur du WWF Suisse Hans-Peter Fricker.
Le plus grand problème environnemental de la Suisse est son empreinte écologique, correspondant à 2,8 planètes, pour le comité. Son augmentation constante n'est pas due à l'immigration mais aux exigences toujours plus grandes de tout un chacun.
L'initiative évoque un pays idyllique, dans lequel nous ne pourrions maintenir notre prospérité que si nous vivions en vase clos, a renchéri la codirectrice de Greenpeace Verena Mühlberger. Une Suisse propre et concurrentielle a besoin d'innovation et non d'isolement, a souligné Nick Beglinger, président de l'association économique swisscleantech.
Et de plaider pour une croissance qualitative plutôt qu'une réduction quantitative des habitants. Une Suisse comptant 11 millions d'habitants mais ayant réalisé le tournant énergétique serait plus durable qu'une Suisse de 8 millions sans approvisionnement énergétique durable.
Pour protéger véritablement l'environnement en Suisse, il faut réduire la consommation par habitant, a ajouté la conseillère nationale Tiana Moser (PVL/ZH). L'initiative d'Ecopo ne fait que déplacer les problèmes au lieu de les résoudre: elle est donc "malhonnête et trompeuse", a souligné la Verte libérale.
L'initiative populaire veut limiter la croissance annuelle de la population due à l'immigration à 0,2% sur une moyenne de trois ans, soit environ 17'000 personnes. Ecopop exige en outre que 10% des fonds de l'aide au développement, soit environ 200 millions de francs par an, aillent au contrôle des naissances dans les pays pauvres.