Dans sa nouvelle fonction de directrice de l'Office fédéral de la culture (OFC), Isabelle Chassot poursuit son combat pour les langues. Elle dit s'inquiéter quand elle entend des enseignants alémaniques plaider pour que l'enseignement du français soit retardé, voire qu'il devienne facultatif.
Si le français devait effectivement disparaître de l'enseignement primaire outre-Sarine, "la Confédération pourrait intervenir au nom de la défense de la cohésion nationale", avertit même l'ancienne conseillère d'Etat fribourgeoise dans un entretien publié par "La Liberté". Pour rappel, dans certains cantons alémaniques, des gouvernements ou l'UDC souhaitent supprimer l'enseignement de la langue de Molière à l'école primaire.
Après 100 jours passés à la tête de l'OFC, où elle a pris ses fonctions le 1er novembre, Mme Chassot souligne qu'une de ses priorités est l'accès à la culture. "Aujourd'hui, cet accès n'est pas égal pour tous les habitants de ce pays, les moyens financiers et le niveau de formation constituent toujours une barrière. Cela vaut en particulier pour les jeunes".
Et puis la Suisse change, relève aussi la démocrate-chrétienne. "Nous sommes un pays de plus en plus hétérogène, qui peine à définir son identité. Or, la culture est un vecteur important de compréhension et d'échange sur ce qui nous fait vivre ensemble".
Et la directrice ajoute que "la Suisse existe parce qu'elle arrive à partager quelque chose au-delà des frontières cantonales et linguistiques. La culture permet d'identifier ce qui nous relie les uns aux autres".
Si Isabelle Chassot dit aimer la musique, elle se considère comme "totalement amusicale". Et d'illustrer son propos: "Je faisais partie du Choeur du Collège Sainte-Croix, mais on m'avait demandé de faire semblant de chanter... A la fin, je portais les lutrins et les partitions".