La Question jurassienne est enterrée, ou presque, souligne au lendemain du vote la presse romande. Tous les regards se tournent vers Moutier (BE), qui devra décider d'un éventuel rattachement au canton du Jura. Dans ce dernier, la déception et un sentiment de gâchis dominent.
Le vote de dimanche est "un résultat perdant-perdant", commente, déçu, le "Quotidien Jurassien". Le Jura bernois, méfiant à l'égard du Nord et craignant les changements, n'a pas voulu s'engager dans la discussion.
Une réaction décevante, "car brisant le rêve de la réunification", soupire "Le Temps". Ce 24 novembre marque la fin d'un rêve, d'un idéal, renchérissent "L'Express" et "l'Impartial". "Le patriote a le droit d'être triste."
La Question jurassienne "a troqué hier son point d'interrogation contre un point presque final", constate "La Liberté". La seule question qui reste, à présent, est de savoir si Moutier "fera une demande de rattachement au canton du Jura", soulèvent "24heures" et "La Tribune de Genève".
Car c'est la première fois que Moutier dit oui à la perspective d'un changement d'appartenance cantonale, notent les deux quotidiens lémaniques. Cette perspective n'est cependant pas pour demain, ajoute "Le Matin", qui cite un professeur de droit constitutionnel: "Le processus sera long, mais une volonté politique claire pourra le raccourcir".
Les journaux s'interrogent également sur l'avenir de la région. Pour "Le Temps", le verdict de dimanche débarrasse la région jurassienne "de cet encombrant héritage de la Question jurassienne", permettant ainsi aux relations entre Berne et Jura de se normaliser.
Le rattachement de la cité autonomiste dans l'agglomération de Delémont pourrait même donner un "nouvel élan" au canton. Le "Journal du Jura" estime que l'affaire n'est pas classée par ces votes clairs. "Pour les autorités cantonales bernoises, le travail ne fait que commencer", assure le quotidien francophone bernois.
Rappelant Berne à ses promesses, il attend à présent une amélioration du statut particulier du Jura bernois, afin "de ne pas en rester aux beaux discours sur le bilinguisme", rappelle le quoditien.