L'Autorité indépendante d'examen de plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) a rejeté vendredi par cinq voix contre quatre une plainte déposée par l'encaveur valaisan Dominique Giroud contre un reportage diffusé par la RTS le 6 décembre 2013. Des imprécisions relevées dans le reportage de 3 minutes 50 ont failli faire pencher la balance du côté du plaignant.
L'AIEP a considéré qu'il s'agissait d'une affaire délicate. Si les journalistes qui ont réalisé le reportage ont respecté les faits, des "inexactitudes" et des "termes forts", ajoutés les uns aux autres, ont presque convaincu l'AIEP de dire oui aux plaignants, Dominique Giroud et sa société Giroud Vins SA.
Ces derniers attendent la publication des considérants "d'ici quelques semaines" avant de décider s'ils déposent un recours ou non devant le Tribunal fédéral (TF), a indiqué à l'ats Marc Comina, porte-parole de Dominique Giroud, à l'issue de la rencontre de l'AIEP vendredi à Berne. A ce stade, la balance penche plutôt en faveur d'un recours.
Suzanne Pasquier Rossier, qui a évalué le cas pour l'AIEP, a recommandé de rejeter la plainte, estimant que "le public a pu se faire une opinion malgré des imperfections". De plus, celles-ci concernaient surtout la deuxième partie du reportage et l'étiquetage du vin, qui n'aurait pas été correct.
La présomption d'innocence a occupé Carine Egger Scholl, vice-présidente de l'AIEP. Elle s'est demandée si celle de Dominique Giroud a été respectée. D'abord hésitante, elle a penché en faveur des plaignants au moment du vote estimant que ce principe devait être respecté d'autant plus fortement qu'il s'agit d'une personne publique, dont "les médias rapportent les faits et gestes".
Stéphane Werly a jugé au contraire que les exigences de diligence ont été respectées par les journalistes. "L'image de M. Giroud ne ressort pas plus négative" en raison des imperfections relevées dans le reportage.
Le rappel de jugements antérieurs a aussi été remis en question. Pour Catherine Müller, ces informations permettent de dresser le portrait du Valaisan. Cette analyse a été contestée par Paolo Caratti, qui y voyait plutôt des éléments donnant une image encore plus sombre de l'encaveur.