Le débat est lancé autour de la main-d'oeuvre spécialisée

Les milieux économiques reviennent à la charge dans la presse dominicale contre le projet d'application de l'initiative contre l'immigration de masse de l'UDC présenté vendredi par le Conseil fédéral. Ils reprochent à ce dernier de ne pas avoir utilisé toute sa marge de manoeuvre et craignent de ne plus disposer d'assez de main-d'oeuvre spécialisée.

Sans spécialistes de l'étranger, "nous devrons délocaliser une partie de notre activité", déclare dans une interview à la "NZZ am Sonntag" Hans Hess, le président de Swissmem. Pour son homologue d'economiesuisse Heinz Karrer dans la "Zentralschweiz am Sonntag", réduire la venue en Suisse d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée de l'étranger influencera négativement la place économique helvétique.

A l'inverse, Rolf Dörig, président du conseil d'administration de l'assureur Swiss Life et du spécialiste du travail temporaire Adecco, voit dans l'initiative sur l'immigration une chance: "Nous autres dirigeants de l'économie avons trop longtemps suivi exclusivement les intérêts des entreprises", déclare-t-il dans la "Schweiz am Sonntag".

Rolf Dörig remet par exemple la politique fiscale en question: "Je suis d'avis que nous allons trop loin dans l'imposition forfaitaire des personnes privées et dans les privilèges accordés aux sociétés-boîtes aux lettres". Il n'est pas équitable selon lui que la population taxée normalement paie toute l'infrastructure, dont profitent ensuite des gens qui n'ont presque pas contribué à son financement.

Femmes, vieux et apprentis

Le ministre de l'Économie Johann Schneider-Ammann invoque quant à lui dans le "SonntagsBlick" et la "NZZ am Sonntag" l'"Initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié", un bouquet de mesures lancé en 2011 par son département et qui vise à encourager le recours au potentiel offert par la main-d'œuvre indigène.

Le but n'est pas que les gens travaillent plus, dit-il, mais que plus de gens travaillent. Le potentiel le plus important est à chercher du côté des femmes, mais des possibilités existent aussi chez les travailleurs âgés. "Et pourquoi un apprenti doit-il avoir seize ans au début de son apprentissage?", s'interroge le conseiller fédéral. "Nous n'arrivons pas à pourvoir toutes les places, nous pourrions donc donner à des personnes plus âgées la chance de commencer un apprentissage".

/ATS


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