Les Suisses ont accepté dimanche l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse" par 50,3% des voix ainsi que le plan de financement et d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire (FAIF) par 62%. L'initiative visant à supprimer le remboursement de l'avortement a été balayée par 69,8% des votants.
Pour l'initiative réclamant la réintroduction de contingents d'étrangers, demandeurs d'asile y compris, le camp du "oui" a réuni 19'526 voix de plus que celui des opposants. La participation a atteint 55,8 %. Il faut remonter à 2005 et aux accords de Schengen/Dublin pour retrouver un taux semblable (56,8%).
Comme prévu, le soutien le plus fort est venu du Tessin, où la population se plaint depuis des années de subir les conséquences négatives de la libre circulation des personnes. En tout, 68,2% des votants d'outre-Gothard ont placé un "oui" dans l'urne. En tout, dix-sept cantons ont adopté le texte, avec des scores élevés en particulier en Suisse orientale et centrale.
A l'inverse, ravivant la barrière de röstis, la Suisse romande a voté en bloc contre l'initiative de l'UDC. Avec 61,1%, les Vaudois ont été les champions du "non". Ils sont suivis des Bâlois, qui ont refusé le texte par 61% (alors que Bâle-Campagne l'a accepté par 50,6%).
L'opposition des Genevois s'est inscrite à 60,9%, celle des Neuchâtelois à 60,7%. Un peu moins catégoriques, 55,9% des Jurassiens ont rejeté l'initiative, tout comme 51,7% des Valaisans et 51,5% des Fribourgeois.
L'initiative pour supprimer le remboursement de l'avortement par l'assurance-maladie a été balayée dimanche par 69,8% des votants.
Les initiants n'ont réussi à l'emporter que dans un des deux fiefs catholiques qui avaient rejeté le régime dit du délai en 2002. Un oui à 50,9% est sorti des urnes en Appenzell Rhodes-intérieures. Le Valais a en revanche rejeté l'initiative à 70,8%.
En Suisse romande, le rejet est très fort. Vaud repousse l'initiative par 89,1%, Genève par 86,2%, Neuchâtel par 83,9%, le Jura par 79,8% et Fribourg par 76,3%. En Suisse alémanique, Bâle-Ville (75,4%), Zurich (70,1%) et Bâle-Campagne (70,3%) et se démarquent des autres cantons. Berne a refusé l'initiative par 67,9%.
Les Suisses ont enfin dit "oui" au plan de financement et d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire (FAIF) par 62%.
L'avenir du rail sera ainsi assuré par un fonds permanent doté de 6,4 milliards de francs pour la première étape jusqu'en 2025. A l'exception de Schwytz, tous les cantons, romands en tête, ont dit "oui".