L'afflux de réfugiés en Méditerranée était au coeur de la rencontre des ministres européens de l'intérieur à Bruxelles. Mario Gattiker, le directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) qui y représentait la Suisse, a constaté des améliorations dans la coopération avec l'Italie.
"Nous avons fait des progrès," a déclaré M. Gattiker aux médias suisses. L'Italie est sur la sellette, car les réfugiés qui arrivent dans ce pays ne sont pas tous enregistrés, ce qui mine le fonctionnement du système Dublin. Cela pose un risque pour la sécurité de toute l'Europe, puisque des personnes entrent dans l'espace Schengen sans que leur identité n'ait été vérifiée.
L'arrivée en masse de réfugiés par la Méditerranée a non seulement montré les limites des capacités de l'administration italienne, mais aussi mis en évidence les faiblesses du système de Dublin. Mario Gattiker n'est toutefois pas favorable à un changement de système, car cela serait beaucoup "trop long", alors que "nous avons besoin d'une solution rapide".
Par conséquent, la Suisse est prête à examiner des mécanismes de compensation. "Mais seulement à condition que Dublin soit appliqué de manière cohérente", a poursuivi Mario Gattiker. La Suisse a déjà offert son aide à l'Italie.
Le directeur de l'ODM a encore plaidé pour une meilleure coordination en matière d'asile en Europe. Il a mentionné le cas des demandeurs d'asile en provenance de la Somalie. Près de 10% des requérants de ce pays obtiennent l'asile ou une protection momentanée en France contre environ 90% aux Pays-Bas.
En plus des mesures déjà prises en Europe, Mario Gattiker a salué les partenariats migratoires que Bruxelles cherche à développer avec les pays d'Afrique. "La Suisse a fait de bonnes expériences en développant ce genre de partenariats."
Avec ces accords, les demandeurs d'asile qui y sont déboutés rentrent dans leur pays d'origine. En contrepartie, la Suisse donne un coup de pouce pour améliorer leurs conditions de vie sur place. Des partenariats existent entre la Suisse et la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Kosovo, le Nigeria et la Tunisie.
Mario Gattiker a par contre accueilli avec scepticisme l'idée, lancée par le ministre allemand Thomas de Maizière, que la procédure d'asile se déroule dans le pays d'origine du requérant, s'interrogeant sur le sort des personnes confrontées à une réponse négative.
