La centrale nucléaire de Mühleberg (BE) cessera de fonctionner en 2019. Les investissements nécessaires pour la poursuite de l'exploitation de cette installation mise en service il y a plus de 40 ans sont jugés trop élevés par la société BKW.
Différents scénarios portant sur l'avenir de la centrale nucléaire ont été analysés au cours des derniers mois. Finalement, il s'est avéré que les coûts à long terme auraient été élevés, sans garantie d'un amortissement pour la période restante d'exploitation, ont annoncé mercredi les ex-Forces motrices bernoises (FMB) pour expliquer leur décision de fermer le site dans six ans.
"Il s'agit d'une décision entrepreneuriale pas d'ordre politique", a déclaré devant la presse la directrice générale des BKW SA Suzanne Thoma. Cette mesure repose sur les prix jugés trop bas du courant.
Le président du conseil d'administration Urs Gasche a relevé que des raisons politiques avaient elles aussi, dans une moindre mesure, joué un rôle dans la décision d'arrêter en 2019 Mühleberg.
C'est la première fois en Suisse que la date de la mise hors service d'une centrale nucléaire est connue. Mühleberg produit de l'énergie depuis 1972, ce qui en fait la 3e plus ancienne installation de ce type après celles de Beznau I et II mises en activité en 1969 et en 1971.
Les cinq centrales nucléaires suisses bénéficient d'une autorisation d'exploitation illimitée. Dans un premier temps, les BKW entendaient au début de cette année poursuivre l'exploitation de Mühleberg jusqu'en 2022. Le gouvernement bernois estimait lui que cette centrale devait être arrêtée le plus rapidement possible en accord avec l'exploitant. Mais au plus tard en 2022.
Durant les six prochaines années, le groupe énergétique mettra en oeuvre à Mühleberg des projets de rééquipement pour répondre aux impératifs de sécurité. Les investissements dans l'exploitation et la maintenance de l'installation s'élèveront à près de 200 millions de francs pour satisfaire aux exigences légales en matière de sûreté fixées par l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN).