Le Conseil central islamique suisse (CCIS) ne pourra pas tenir sa conférence annuelle à Forum Fribourg. Le préfet de la Sarine a refusé l'autorisation, estimant que le CCIS n'a pas fourni de liste fiable et définitive des orateurs. Il y aurait aussi des risques sécuritaires. Le CCIS a fait opposition.
Le CCIS va demander une mesure superprovisionnelle au tribunal cantonal. Pour lui, la décision du préfet de la Sarine est injustifiée. La conférence était prévue au centre d'expositions de Forum Fribourg à Granges-Paccot le 29 novembre. Le CCIS, présidé par Nicolas Blancho, avait demandé une autorisation de courte durée en juin.
Le préfet de la Sarine Carl-Alex Ridoré a mis en balance le principe de la sauvegarde de l'ordre et du bien-être publics - qui est la question centrale posée par l'octroi ou le refus d'une telle autorisation - et du principe de la liberté de réunion et d'association, écrit-il dans un communiqué. Il a conclu que les risques rendaient admissible la limitation de cette liberté.
Ces risques jugés "probables, sérieux et concrets" ont été identifiés par la police dans un préavis négatif. Les conflits en Syrie et en Irak, ainsi que les différentes manifestations, notamment pro-kurdes, qui ont pu se dérouler en Suisse et à Fribourg récemment, rendent probables des contre-manifestations en marge de la conférence du CCIS.
Des débordements, bagarres, violences ou agressions sont à craindre. Ces risques suffisent à fonder un refus d'autorisation, selon la jurisprudence du Tribunal fédéral.
La conférence elle-même présente des risques tout aussi sérieux sous la forme d'un non-respect de l'ordre juridique suisse par l'un ou l'autre des orateurs, estime le préfet. La liste des orateurs fournie par différents responsables du CCIS a constamment évolué. Au final, celle fournie au dépôt de la demande a presque intégralement été modifiée depuis.
En décembre 2012, le CCIS avait obtenu le feu vert pour sa conférence annuelle à Forum Fribourg.