Le gouvernement neuchâtelois recommande à la population de rejeter l'initiative "Avenir des crêtes" soumise au vote cantonal le 18 mai. Il défend le contre-projet du Grand Conseil, qui limite à cinq le nombre de sites éoliens sur le territoire.
Si l'initiative est acceptée, "on peut faire une croix sur le développement de l'éolien dans le canton", a dit mardi le conseiller d'Etat Yvan Perrin, en charge du développement territorial et de l'environnement. Il portait pour l'occasion une cravate aux couleurs des degrés d'efficience énergétique.
Yvan Perrin n'a pas caché une certaine appréhension à l'heure de sa rentrée, après une période de repos dans un établissement spécialisé pour cause de surmenage. Mais le choix de présenter ses arguments à la presse sur la Montagne de Buttes (NE), non loin de sa commune de la Côte-aux-Fées, a contribué à la contenir, a-t-il observé.
C'est surtout l'une des zones prévues pour l'installation de parcs qui pourraient totaliser jusqu'à 59 éoliennes. Le contre-projet fixe un maximum de cinq sites: Mont des Verrières/Montagne de Buttes (20 engins), Mont de Boveresse (18), Crêt-Meuron/Tête de Ran (7), Mont-Perreux/Le Gurnigel (10) et La Joux-du-Plâne (4).
Le contre-projet propose une voie directe, en demandant à la population de décider maintenant, et une fois pour toutes, de la politique cantonale en la matière. En cas de rejet, "nous allons au-devant d'au moins deux votations supplémentaires", a souligné Yvan Perrin. Et le texte assure la sécurité juridique nécessaire aux investissements des acteurs économiques (notamment SIG et Greenwatt).
Les cinq parcs visent une production annuelle de 200 millions de kilowattheures: cette valeur représente 20% des besoins énergétiques totaux du canton, et 70% de la consommation des ménages. En comparaison avec l'énergie solaire, il faudrait l'équivalent d'environ 180 stades de football de panneaux photovoltaïques, a illustré Yvan Perrin.