Les délégués du PLR veulent protéger la prospérité de la Suisse qui repose en grande partie sur la libre circulation et la voie bilatérale avec l'Union européenne. C'est pourquoi ils rejettent en masse l'initiative de l'UDC sur l'immigration soumise à votation le 9 février.
Réunis en assemblée samedi à Schwanden (GL), les délégués se sont prononcés contre l'initiative par 277 voix contre 4 et 7 abstentions. Le sujet n'a pas fait l'objet d'un débat interne animé. Pourtant, selon le sondage SSR publié vendredi, un tiers des membres du PLR voteraient "oui" le 9 février.
Avant le vote, le président du parti Philipp Müller a appelé les membres à dire "non" à cette initiative qui selon lui fait fausse route. Pour M. Müller, il est certes nécessaire de limiter l'immigration, mais le texte de l'UDC "ne différencie pas entre l'ingénieur allemand et le migrant non qualifié tunisien".
"Le problème est qu'il y a trop de monde qui vient en Suisse pour ne pas travailler", a-t-il déclaré. Il a rappelé qu'en 2009 déjà, le PLR avait souligné la nécessité d'agir pour mieux contrôler l'immigration. Et en 2011, le parti avait proposé un catalogue de mesures. Le Parlement a fait ses devoirs et a pris des décisions, mais il faut enfin les appliquer, a appelé M. Müller.
Le président des libéraux-radicaux a critiqué la solution des contingents. Dans les années 1990, alors que la situation économique était difficile, il n'y avait que 20'000 personnes de moins arrivant en Suisse qu'aujourd'hui avec la libre circulation. C'est la preuve que les contingents ne marchent pas, a-t-il lancé.
Le président de la Confédération Didier Burkhalter s'est quant à lui livré à un plaidoyer en faveur de la libre circulation. "La Suisse est un miracle", a déclaré le conseiller fédéral libéral-radical. Elle n'est partie de pratiquement rien pour arriver en tête des classements sur l'innovation, la compétitivité ou la circulation des chercheurs.