Le Parlement peut se lancer dans la bataille du Gothard

En attendant une votation populaire, le Parlement peut se lancer dans une discussion enflammée concernant la construction d'un second tube du tunnel du Gothard. Le Conseil fédéral maintient le cap et lui a transmis vendredi son projet.

Le tunnel routier du Gothard se fait vieux et une réfection s'impose. Pour éviter la fermeture de cet axe majeur, le gouvernement propose de construire un second tube qui prendrait en charge le trafic des voitures pendant la durée des travaux. Les coûts se monteraient à 2,8 milliards de francs. La nouvelle galerie entrerait en service au plus tôt vers 2027.

Vers 2030, à la fin des travaux, les voitures pourraient circuler dans deux tunnels différents. Conformément à l'article constitutionnel sur la protection des Alpes, la capacité du trafic ne serait toutefois pas augmentée car une seule voie serait ouverte dans chaque sens, la seconde piste servant de bande d'arrêt d'urgence.

Le Conseil fédéral propose de modifier en ce sens la loi fédérale sur le transit routier dans la région alpine. Il veut en profiter pour ancrer le système du compte-gouttes, assurant une distance minimale de 150 mètres entre les poids lourds, introduit en 2001 après l'incendie dans le tunnel.

Référendum probable

La loi pourra être combattue par référendum. L'Initiative des Alpes l'a déjà promis et elle a de bonnes chances de réussite, si l'on en croit les 68'000 signatures déjà recueillies par une pétition. L'association refuse la construction d'un second tube, estimant qu'il attirera à terme des poids lourds supplémentaires, malgré les garanties données par le Conseil fédéral. Le peuple pourrait se prononcer en 2015.

Le plus judicieux à long terme

La ministre des transports Doris Leuthard estime aussi que c'est la solution la plus avantageuse à long terme. La simple réfection du tunnel actuel reviendrait à une somme comprise entre 650 et 890 millions. Avec les mesures d'accompagnement nécessaires pour gérer les quelque 5,38 millions de voitures et les 930'000 camions qui y transitent chaque année, la facture atteindrait 1,2 milliard à 2 milliards.

/SERVICE


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