L'heure de vérité va bientôt sonner pour la libre circulation des personnes. Le sort de l'initiative prônant des contingents d'immigrés sera scellé dimanche après-midi. Un "oui" n'est pas exclu. Selon les derniers sondages, le Conseil fédéral ne devrait en revanche pas être mis en difficulté sur le rail et l'avortement.
L'initiative populaire de l'UDC "contre l'immigration de masse" occupe le terrain politique depuis des mois. En toile de fond, le risque d'un coup de gueule populaire contre les effets néfastes, mis en avant par l'UDC, de la libre circulation sur l'emploi, le logement et les transports.
Cette votation, première d'une série sur le même sujet, fait craindre, en cas d'acceptation, une remise en cause de tout l'édifice bilatéral avec l'Union européenne. Un vent de panique a soufflé il y a dix jours chez les opposants de gauche et de droite au texte de l'UDC. Le "oui" a fortement progressé dans les sondages, alors que le "non" plafonnait à 50%. Depuis, les deux camps ont intensifié leur campagne.
La ministre des transports Doris Leuthard, à peine digéré son échec sur la hausse du prix de la vignette autoroutière, devrait pouvoir souffler un peu avec le financement de l'infrastructure ferroviaire. Si l'on en croit les sondages, le projet devrait être accepté.
Le lobby routier et l'UDC n'en sont pas moins très remontés contre le nouveau fonds de 6,4 milliards dénoncé comme surdimensionné et prétéritant les automobilistes. Tout le monde devrait passer à la caisse. Plus que sur les oboles fédérales et cantonales ou le maintien d'une partie du relèvement de la TVA, les critiques ont porté sur la hausse du prix des billets de train et surtout le plafonnement de la déduction fiscale pour frais de transports.
Dernier objet soumis au verdict du peuple, l'initiative "financer l'avortement est une affaire privée" est donnée perdante par les enquêtes d'opinion. Lancée par les milieux anti-avortement, elle vise à supprimer la prise en charge par l'assurance maladie des interruptions volontaires de grossesse (IVG) sauf rares exceptions.
Pour ses opposants, il s'agit ni plus ni moins d'une remise en cause de la dépénalisation de l'avortement plébiscitée par le peuple en 2002. Selon eux, le non-remboursement des IVG pourrait avoir des conséquences graves sur la santé des femmes concernées. Les deux camps se sont disputés sur l'impact de cette mesure pour juguler les hausses de primes. L'effet serait minime selon les adversaires de l'initiative.