L'affaire Skander Vogt est close. Condamné à 60 jours-amendes avec sursis et 10'000 francs de frais de justice, le gardien sous-chef renonce à faire appel. Senda Vogt, la soeur du détenu décédé dans sa cellule de Bochuz, également.
"Mon client renonce à faire recours. Il ne veut pas se retrouver une nouvelle fois sous les feux des médias", a indiqué vendredi à l'ats l'avocat du gardien sous-chef, Mathias Keller. "Suffisamment éprouvé par le procès en première instance, il veut tourner la page".
La soeur de Skander Vogt va s'en tenir là, même si elle a trouvé que la peine du surveillant sous-chef était légère, a déclaré pour sa part son avocat Nicolas Mattenberger. Le raisonnement concernant l'abandon des charges contre les deux gardiens tient la route, a-t-il relevé. Ce qui est important, c'est que des responsabilités aient été reconnues, de même que les lacunes de l'Etat dans les conditions de détention et la formation du personnel pénitentiaire.
Le 13 janvier, le gardien sous-chef a été le seul des neuf prévenus renvoyés devant le tribunal à avoir été condamné. La Cour a retenu l'infraction de tentative d'exposition pour mise en danger de la vie. Elle a estimé que le surveillant sous-chef a renoncé à porter secours à Skander Vogt, contrairement aux deux autres gardiens présents le soir du drame.
En mars 2010, Skander Vogt avait mis le feu à son matelas dans une cellule de haute sécurité de Bochuz (VD). Il était mort asphyxié, faute d'intervention assez rapide du personnel. Le procès de ses gardiens et du personnel médical s'est déroulé en novembre à Renens.