Les affirmations de l'OMS sur la cigarette électronique déforment la réalité et sont trompeuses, critiquent des experts de la santé suisses et européens. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait émis une mise garde la semaine dernière, sur la base d'un document mandaté par ses soins.
Selon l'OMS, l'apport de la vaporette pour les personnes désireuses d'arrêter de fumer est douteux. L'organisation réclame son interdiction pour les consommateurs mineurs, ainsi que dans l'espace public. Motif: les substances toxiques dégagées par l'e-cigarette ne sont toujours pas clairement identifiées.
A l'inverse, les auteurs d'un article paru dans la revue spécialisée "Addiction" sont d'un avis totalement opposé. Parmi ces experts figure Jean-François Etter, spécialiste du tabagisme à l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Genève. Selon lui, les jeunes non-fumeurs n'utilisent la vaporette que très rarement et le taux de jeunes fumeurs baisse.
Les cigarettes électroniques ne contiennent en outre qu'une fraction des toxines renfermées par leurs homologues classiques, aident les consommateurs à quitter leur addiction et rejettent des concentrations de toxines trop minimes pour mettre la santé en danger. En gros, elle constitue de loin l'alternative la plus sûre pour les adeptes de la nicotine, affirme-t-il.
"Nous avons été surpris par la négativité du rapport de l'OMS. Il nous est apparu trompeur et éloigné de la réalité des faits scientifiques disponibles", a pour sa part souligné l'auteure Ann McNeill, du King's College de Londres, citée dans un communiqué de la haute école.
"Nous ne connaissons certes pas encore toutes les conséquences des nouvelles e-cigarettes pour la santé, mais ce que nous savons, c'est qu'elles sont beaucoup plus sûres que les cigarettes normales", poursuit l'experte. Plus de six millions de personnes meurent chaque année des suites de la fumée classique, ajoute-t-elle.
"Au final, ce rapport promeut la cigarette classique, en freinant des alternatives moins nocives", assène Jean-François Etter. L'avis exprimé par l'OMS pourrait dissuader les fumeurs de se tourner vers l'e-cigarette et complique le lancement sur le marché de ce produit, poursuivent les auteurs de l'article.