A Genève, la révision des normes d'encadrement en vigueur dans les crèches provoque une levée de boucliers. Partis de gauche et syndicats mènent la fronde. Ils ont annoncé vendredi le lancement d'un référendum. Ils ont jusqu'au 10 juillet pour récolter 7000 signatures.
Le Grand Conseil avait voté le 17 mai dernier une loi qui assouplit le taux d'encadrement des enfants dans les crèches. Un adulte pourra dorénavant s'occuper de 13 petits de plus de 3 ans, contre 10 précédemment. Pour la majorité PLR-UDC-MCG, cette mesure va permettre d'augmenter le nombre de places dans les institutions.
Aux yeux des référendaires, cet argument est un mensonge. Les crèches sont déjà à l'étroit et comme "il n'est pas possible de repousser leurs murs", la diminution du taux d'encadrement ne créera aucune place supplémentaire, a relevé devant la presse Valérie Buchs, secrétaire syndicale au SIT.
Retour au gardiennage programmé
Pour les opposants à la loi, cette réforme est un grand pas en arrière. La qualité de la prise en charge des enfants va baisser, les conditions de travail du personnel vont se détériorer et les parents qui le peuvent vont hésiter à confier leur progéniture à des institutions qui ne garantissent plus de bonnes conditions d'accueil.
Les référendaires craignent également que les mesures prises dans le domaine de la petite enfance servent d'exemple pour réorganiser d'autres secteurs, comme l'école primaire. "C'est une méthode qui doit être sévèrement sanctionnée", a souligné Pierre Vanek, du parti d'extrême gauche solidaritéS.
Selon ses adversaires, la loi sur les crèches constitue en outre "une attaque forte" contre un métier essentiellement assuré par des femmes, qui représentent environ 90% du personnel. La diminution du taux d'encadrement des enfants sans que de nouveaux lieux d'accueil soient construits pourraient déboucher sur des licenciements.