Les Suisses tiennent à l'armée et ont de plus en plus confiance en elle. Ce résultat du sondage annuel de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich sur la sécurité redore le blason de l'institution malmenée le 18 mai.
L'enquête a été menée en janvier, quatre mois avant le veto du peuple à l'achat de nouveaux avions de combat. Elle montre que 80% des Suisses estiment l'armée nécessaire, un score jamais vu depuis 20 ans. Néanmoins, près d'une jeune sur deux voudrait abolir l'obligation de servir.
L'armée professionnelle ne recueille les faveurs que de 33% des citoyens, la plus faible proportion depuis 20 ans. Le système de milice est au contraire soutenu par 61% de la population.
Le budget de la défense a aussi été analysé. Pour une proportion record de 49% des sondés, les dépenses de l'armée sont justifiées. La part de ceux qui les estiment exagérées tombe pour la première fois sous la barre des 40% (37%). Celle de ceux qui voudraient gonfler les dépenses militaires reste stable à 9%.
La moitié des sondés se prononcent en faveur d'une autonomie militaire. Si un Suisse sur trois reste favorable à une adhésion à l'OTAN, l'entrée dans l'UE ne convainc que 16% de la population.
Le soutien à la neutralité n'a d'ailleurs jamais été aussi fort: 96% de la population et même 99% des jeunes de 18 à 29 ans plébiscitent ce principe.
Enfin, les Helvètes sont confiants: quatre sur cinq se disent optimistes quant à l'avenir immédiat du pays et neuf sur dix se sentent en sécurité. Ils ne craignent pas d'attaques physiques, mais s'inquiètent plutôt de protection des données, des cyberattaques ainsi que du respect de l'environnement.
L'enquête a été réalisée par l'institut Isopublic auprès de 1200 personnes des trois régions linguistiques du pays. Sa marge d'erreur est de 3%.