La volonté des Suisses d'améliorer et d'accélérer les procédures d'asile a été déterminante dans leur acceptation nette (78,4%) de la révision de la loi sur l'asile le 9 juin. Plus du tiers des votants ont dit "oui" au texte pour cette raison, révèle l'analyse VOX publiée mercredi.
Viennent ensuite l'argument selon lequel il y a trop d'étrangers, de requérants et de criminalité en Suisse ainsi que la volonté de durcir les procédures d'asile. Prises ensemble, ces deux dernières motivations réunissent autant de suffrages que la première.
Comme par effet miroir, la principale raison avancée par les Suisses qui ont rejeté la révision est d'avoir voulu s'opposer à un durcissement supplémentaire, en particulier à l'égard des réfugiés fuyant les guerres et dictatures (36% des réponses pour le "non"). En outre, environ un cinquième des citoyens disent avoir voulu faire obstacle à l'accélération et la détérioration des procédures.
Les arguments en faveur et contre la révision ont moins polarisé les répondants que ceux relatifs à l'autre objet soumis au vote, celui visant l'élection du Conseil fédéral par le peuple. Le vote sur l'asile n'a donc pas été basé sur une évaluation des avantages et inconvénients des mesures proposées, mais sur des considérations de principe - surtout l'opportunité ou non de durcir encore la politique d'asile -, constatent les auteurs de l'étude.
Sympathisants de gauche
Le taux d'acceptation de la révision a été sensiblement plus élevé parmi les répondants de droite que ceux de gauche: 90% des sympathisants de l'UDC ont dit "oui", comme 93% de ceux du PLR et un presque 80% de ceux du PDC. Les sympathisants du PS ont toutefois eux aussi accepté le projet, mais à une courte majorité (54%).
Les caractéristiques socio-démographiques des votants ne revêtent que peu d'importance dans leur choix. Néanmoins, plus les personnes sont âgées, plus elles ont eu tendance à voter "oui".