Les Vaudois voteront sur le remboursement des soins dentaires

La gauche vaudoise a déposé mardi une initiative cantonale pour le remboursement des soins dentaires munie de plus de 15'000 signatures. Les initiants, emmenés par Solidarités et le POP vaudois, demandent au Conseil d'Etat de soumettre rapidement ce texte au peuple vaudois.

"Vaud peut jouer un rôle de pionnier dans ce domaine", a expliqué mardi le député Jean-Michel Dolivo (Solidarités). Le PS du Valais romand a annoncé son intention de lancer une initiative similaire et des démarches analogues seraient aussi envisagées dans les cantons de Genève, Neuchâtel et Zurich.

Le texte vaudois, soutenu par la gauche de la gauche mais aussi par le PS, les Verts et les syndicats, prévoit la création d'une assurance publique cantonale couvrant les soins de base pour l'ensemble de la population. Son financement serait assuré par un prélèvement paritaire sur les salaires soumis à l'AVS, payé pour moitié par les employés et pour moitié par les employeurs.

Le taux de cotisation devrait osciller entre 0,3 et 0,5%. Selon une estimation, le coût global des soins dentaires avoisine les 300 millions de francs par an dans le canton. Les soins "de luxe", comme le blanchiment des dents, ne seraient pas pris en charge, mais bien l'orthodontie. Le canton édicterait une liste des soins remboursés.

Des économies

"Globalement, des économies seront réalisées", estime Jean-Michel Dolivo, qui rappelle que l'absence de traitement dentaire a une influence sur d'autres affections. "Une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut favoriser des maladies cardio-vasculaires", a confirmé Brigitte Crottaz, députée socialiste et médecin.

Les initiants insistent: chacun doit pouvoir avoir accès aux soins dentaires, quel que soit son revenu. Or des études montrent que le renoncement à ces soins pour des raisons économiques est une réalité dans le canton. "Beaucoup de personnes âgées vont se faire soigner en France voisine", observe Roland Rapaz, président de l'AVIVO Vaud.

Dignité humaine

C'est aussi une question de "dignité humaine", ajoute-t-il. "Il est important de pouvoir garder toute notre dignité en vieillissant. Je connais des personnes âgées qui renoncent à se faire soigner les dents et n'arrivent plus à manger certains types de nourriture".

/ATS


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