L'acceptation de l'initiative de la gauche contre les forfaits fiscaux, après celle des résidences secondaires, affaiblirait les cantons de montagne au point qu'elle leur serait "fatale". Les gouvernements des sept cantons alpins s'engagent ainsi contre le texte soumis au peuple le 30 novembre.
Les quelque 5500 étrangers imposés à forfait ne constituent pas seulement d'importants contribuables, ils sont souvent aussi des mécènes et des investisseurs. Si on les chassait, cantons et communes ne pourraient pas compenser ces pertes, écrit mardi la Conférence gouvernementale des cantons alpins qui part de l'idée qu'un oui à l'initiative les pousserait à quitter la Suisse.
La CGCA estime en effet à quelque 3 milliards par année les dépenses des contribuables à forfait. Plus de 22'000 emplois y sont liés, en particulier dans les secteurs de la construction, du tourisme, des services ainsi que des loisirs. Ces riches étrangers soutiennent par ailleurs des activités culturelles, sociales et caritatives à hauteur de près de 470 millions de francs par an, selon les estimations de la CGCA.
Sans eux, de grands hôtels prestigieux n'auraient pas été rénovés, des remontées mécaniques ne seraient pas soutenues. Ils créent en outre des fondations et soutiennent les formations des jeunes issus de ces régions, soulignent encore les gouvernements des sept cantons de montagne. Cela sans compter leurs contributions à divers festivals.
La CGCA réunit les gouvernements des cantons du Valais, du Tessin, des Grisons ainsi que d'Uri, Obwald, Nidwald et Glaris.